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Rénovation énergétique : le flou des aides laisse les entreprises à quai

Le début de l’année est déstabilisant pour les artisans. Sitôt nommé en février, le ministre du logement, Guillaume Kasbarian, annonce le détricotage du mode d’emploi de MaPrimeRénov’, six semaines à peine après sa refonte. De quoi décontenancer aussi les propriétaires de logements. Ces derniers vont à nouveau passer des soirées à essayer de comprendre la marche à suivre. Faut-il encore payer Mon accompagnateur Rénov’ – soit 2 000 euros au minimum à avancer – pour déposer le dossier de demande d’aides ? Certains avaient déjà différé leurs travaux dans l’attente d’y voir plus clair. Combien vont encore reporter, voire jeter l’éponge, après cette nouvelle série d’ordres et de contre-ordres ?
La rénovation énergétique des bâtiments doit être le chantier du siècle. L’urgence environnementale l’impose. C’est surligné en gras dans les rapports des nombreux experts comme le Haut Conseil pour le climat, l’Agence de la transition écologique, le secrétariat général à la planification écologique.
Ce vendredi 8 mars, les gouvernements réunis, à Paris, pour le premier Forum mondial bâtiments et climat, enfonceront le clou. Le secteur de la construction est l’un des grands émetteurs de gaz à effet de serre. Mieux isoler le bâti réduirait considérablement les dépenses énergétiques. Le mouvement doit donc être massif.
Les entreprises et les industriels y croyaient. Les fédérations professionnelles, alors que le secteur du neuf est durablement touché par la crise, espéraient beaucoup, aussi, de ces chantiers qui maintiendraient l’activité. L’Etat annonçait 5 milliards d’euros d’aides pour 2024. Bercy a retiré 1 milliard d’euros en février. Signe d’une certaine fébrilité. Mais c’est toujours plus que les 2,7 milliards d’euros de 2023. De quoi voir venir. Confiants, des fabricants de pompes à chaleur mais aussi des fabricants d’isolants investissaient dans des lignes de production.
Evidemment, il faudra attendre la fin de l’année pour dresser un bilan. Mais, pour l’heure, les courbes ne vont pas dans le bon sens. Pire, elles chutent considérablement. En 2023, l’Agence nationale de l’habitat recensait 569 243 rénovations énergétiques, dont 71 613 d’ampleur. C’est 100 000 de moins qu’en 2022 (670 000).
« Si le marché ne décolle pas, ça n’est pas parce que la filière n’est pas organisée », insiste Jean-Christophe Repon, le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Il ne faut pas le lancer. La crise de la construction et la hausse du prix des matériaux ont leur part de responsabilité.
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